Le Coma des Mortels – Maxime Chattam (éditions Albin Michel)
Extrait du résumé :
« Qui est Pierre ? Et d’ailleurs, se nomme-t-il vraiment Pierre ?
Un rêveur ? Un affabulateur ? Un assassin ?
Une chose est certaine, on meurt beaucoup autour de lui.
Et rarement de mort naturelle. »
Et bien, voilà un roman qui change du thriller ou du fantastique ! Pour tout dire, on ne s’attend pas à ça de la part de Maxime Chattam et j’ai été vraiment agréablement surprise. J’avais adoré Que ta volonté soit faite, par son esprit Stephen King, je suis une grande lectrice de ses autres œuvres, mais j’ai apprécié ce changement de ton et de méthode.
On passe dans un style narratif tout à fait différent, interne. On ne quitte pas l’esprit de Pierre, pas une seconde. Le personnage est à la fois dérangeant et attachant. On retrouve des appels au lecteur, ou en tous cas au narrataire et le personnage-narrateur s’amuse avec celui qui suit ses aventures. On commence par la fin et les chapitres vont par ordre décroissant. On a l’impression de se retrouver dans le Nouveau-Roman, qui cherchait à déconstruire ce qu’était le roman. Les normes sont bouleversées et si c’est surprenant au début de la lecture, on s’habitue vite au fil des pages et on ne prête plus attention à tous ces changements.
C’est un roman hors genre, un peu comme on pourrait réussir à ne pas classer Amélie Nothomb ou Jean Teulé. On trouve une histoire décalée avec un héros étrange, un vrai aimant à ennuis ! Le style est fluide, pas trop alambiqué, mais recherché et stylistiquement très intéressant. Enfin, si le ton peut paraître cynique, c’est surtout un humour noir à la fois léger et trash, qui fait sourire le lecteur, l’effet est donc réussi. L’auteur s’éloigne de ce qu’il a l’habitude de faire et pour moi c’est une grande réussite !
« Là, maintenant, ce que vous allez prendre en pleine tête, c’est là vie, rien que ça. Poreuse, poisseuse, partielle et partiale.
La mienne. Elle va se mêler à la vôtre, vous allez l’assimiler peu à peu, comme un long baiser, vous en retirerez quelque chose qui va vous suivre ensuite dans votre existence, qui va se répandre dans votre cervelle et qui pourrait bien, soyez-en conscients, modifier à jamais ce que vous êtes. Parce que les mots, une fois qu’on les a lus, on ne peut pas revenir en arrière, ça se plante dans la matière grise, les mots sont les racines des arbres de nos pensées, et nul ne peut savoir jusqu’où ils vont grandir, et si un arbre ne donnera pas, un jour, une forêt.«
Donc si vous cherchez une lecture pour l’été, je vous le conseille sans soucis, pour quelques heures de plaisir à l’horizon !
Conseils de lecture :
-Mangez-le si vous voulez (Jean Teulé) : Une histoire atroce qu’on lit le sourire aux lèvres… Jean Teulé nous fait rire sur un fait divers terrible, un mélange de cynisme et de réalité, le tout saupoudré d’humour.
Résumé : « Nul n’est à l’abri de l’abominable.
Nous sommes tous capables du pire!
Le mardi 16 août 1870, Alain de Monéys, jeune Périgourdin intelligent et aimable, sort du domicile de ses parents pour se rendre à la foire de Hautefaye, le village voisin.
Il arrive à destination à quatorze heures. Deux heures plus tard, la foule devenue folle l’aura lynché, torturé, brûlé vif et même mangé.
Pourquoi une telle horreur est-possible?
Comment une foule paisible peut-elle être saisie en quelques minutes par une frénésie aussi barbare?
Jean Teulé a reconstitué avec une précision redoutable chaque étape de cet atroce chemin de croix qui constitue l’une des anecdotes les plus honteuses de l’histoire du XIXe siècle en France.«
-Le crime du comte Neville (Amélie Nothomb) : Cette année, Amélie Nothomb fait sa rentrée avec un conte de fées virant à la tragédie grecque. « Le crime du comte Neville » raconte l’histoire d’une jeune châtelaine mal dans sa peau, qui cherche à se faire assassiner par son père, pour aider ce dernier à réaliser sans dommages la prédiction d’une voyante rencontrée à l’issue d’une fugue qui n’en est pas une. (Babelio)
Résumé : «Ce qui est monstrueux n’est pas nécessairement indigne.» Amélie Nothomb