Résumé du tome 1 :
« L’histoire vraie d’un homme qui a dû tout quitter : sa famille, ses amis, sa propre entreprise… parce que la guerre éclatait, parce qu’on l’avait torturé, parce que le pays voisin semblait pouvoir lui offrir un avenir et la sécurité. Un récit du réel, entre espoir et violence, qui raconte comment la guerre vous force à abandonner votre terre, ceux que vous aimez et fait de vous un réfugié. »
Dans ce roman graphique, Fabien Toulmé nous emmène dans la vie de Hakim et de sa famille, en Syrie. Un graphisme épuré et simple, mais en même temps percutant, permet de retranscrire l’odyssée de cet homme, victime parmi tant d’autres, de la guerre syrienne.
Le témoignage est poignant, on s’attache très vite aux personnes, d’autant que l’on sait qu’elles sont réelles et que leur histoire est vraie, vécue. On alterne les épisodes d’échanges ancrés dans le présent entre Fabien et Hakim, et les épisodes d’histoires, récit de Hakim retranscrit par Fabien, signifiés par des changements de couleurs. A travers l’histoire personnelle de Hakim et de sa famille, ces ouvrages nous offrent également une vision intérieure du conflit syrien et de son historique, des enjeux politiques et géopolitiques, d’une réalité de vie sur place et de l’évolution de la guerre au fil des années. On a alors un aperçu de la violence physique et morale subie par les civils.
Mais ces livres sont avant tout témoin d’une histoire de vie touchante, authentique et parfois drôle. L’auteur a su préserver une part de légèreté et de joie de vivre, où Hakim, malgré les phases de découragement qu’il peut rencontrer, reste toujours positif et continue d’aller de l’avant, pour lui, pour sa famille. Et ça, en plus d’un bel hommage rendu à tous les réfugiés qui fuient la guerre et une mort certaine, c’est une belle leçon de vie.
Le tome 3 est à paraître en avril / !\
Conseils de lecture :
-Kobane Calling (Zerocalcare) : un roman graphique, témoignage qui fait suite au reportage de Zerocalcare à Kobané, où il a rencontré l’armée de femmes kurdes et les résistants en lutte contre Daesh.
Résumé : « Les cœurs ne sont pas tous les mêmes. Ils se modèlent et prennent forme au fur et à mesure des expériences. Comme un tronc qui pousserait tordu pour s’adapter à ce qui l’entoure. Et tout ce qui a modelé le tien… Ce qu’on t’a appris, ce qu’on t’a transmis ce qui t’a fait pleurer, ce qui t’a fait rire, le sang qui ne fait qu’un tour et celui qu’on t’a fait cracher. Tout ça aujourd’hui est à Kobané. »
-Amour minuscule (Teresa Radice, Stefano Turconi) : roman graphique plein de poésie, qui fait se croiser des histoires bouleversantes. Des sujets sensibles sont abordés et l’amour et la solidarité mènent la danse, encore une fois.
Résumé : « Iris est d’origine argentine ; Ismail, syrienne. Ils s’aiment, vivent en Italie et forment le couple idéal. Mais alors qu’Ismail part en voyage pour régler des affaires familiales, la guerre éclate en Syrie. Pris dans la tourmente, il se bat pour rentrer au pays. Dans le même temps, Iris, elle, découvre qu’elle est enceinte. Mais la communication entre eux est rompue… Comment savoir si Ismail est encore en vie et s’il va pouvoir un jour revenir ? Comment lui annoncer qu’il va être le père de cet « amour minuscule » qui pousse dans le ventre d’Iris ? »
-Les portes du néant (Samar Yazbek) : témoignage écrit de cette journaliste et écrivaine syrienne, qui retourne dans son pays, au péril de sa vie, et nous livre dans une écriture poétique, l’horreur de l’évolution du conflit syrien.
Résumé : « Figure de l’opposition au régime de Bachar al-Assad, Samar Yazbek est contrainte de quitter son pays tant aimé en juin 2011. Depuis son exil, elle ressent l’urgence de témoigner. Au mépris du danger, elle retourne clandestinement dans son pays, en s’infiltrant par une brèche dans la frontière turque. Trois voyages en enfer dans la région d’Idlib où elle vit de l’intérieur l’horreur de la guerre civile, aux côtés des activistes. Des premières manifestations pacifiques pour la démocratie, à la formation de l’Armée Syrienne Libre, jusqu’à l’émergence de l’État islamique, Samar Yazbek livre un témoignage courageux sur le quotidien des combattants, des enfants, des hommes et des femmes ordinaires qui luttent pour survivre. Elle dit l’odeur de la terre après l’explosion d’une bombe, l’effroi dans le regard des mères, les corps mutilés ; elle dit l’une des plus grandes tragédies du XXème siècle. »