Résumé :
« Pour éprouver la soif, il faut être vivant »

A mon sens, un chef-d’œuvre. Peut-être même le meilleur roman écrit par Amélie Nothomb à ce jour, et je les ai tous lus. Je ne savais pas à quoi m’attendre en l’achetant et je suis tombée de haut en lisant les premières lignes. Il fallait oser. Revisiter la passion du Christ de cette façon, se mettre à la place de Jésus et intérioriser sa pensée ainsi. On le découvre plus humain que jamais, tout en restant fidèle à l’image que l’on pourrait se faire du Christ et de ses valeurs, de sa façon d’être et d’exister. Elle réussit avec brio l’exercice de faire d’un personnage biblique, un véritable personnage de roman, auquel le lecteur pourra alors aisément s’identifier. On plonge avec lui dans ses dernières heures de vie et on peut explorer ce mélange de sentiments, de peur, d’angoisse, d’amour, de colère, de joie et surtout de souffrance. On ressent avec lui la soif et on comprend ce qui le fait se sentir vivant.

C’est une œuvre puissante, complexe. Les mots sont beaux. On a l’impression que chacun a été pensé longuement, pesé et choisi délicatement. La langue est à l’honneur et la poésie qui ressort à chaque phrase est un régal littéraire. Le roman tout entier dégage une force brute, dégagée par un lyrisme de génie.

« L’amour est énergie et donc mouvement, rien ne stagne en lui, il s’agit de se jeter dans son jaillissement sans se demander comment on va tenir, car il n’est pas à l’épreuve de la vraisemblance. » p38

Conseils de lecture :

Stupeur et tremblements (Amélie Nothomb) : Prix de l’Académie Française 1999. L’auteur nous emène avec elle au coeur d’une entreprise japonaise, avec ses règles, ses codes et ses valeurs. Le livre est rythmé de l’humour piquant et cynique propre à Amélie Nothomb, un régal littéraire.

Résumé : « Au début des années 1990, la narratrice est embauchée par Yumimoto, une puissante firme japonaise. Elle va découvrir à ses dépens l’implacable rigueur de l’autorité d’entreprise, en même temps que les codes de conduite, incompréhensibles au profane, qui gouvernent la vie sociale au pays du Soleil levant.

D’erreurs en maladresses et en échecs, commence alors pour elle, comme dans un mauvais rêve, la descente inexorable dans les degrés de la hiérarchie, jusqu’au rang de surveillante des toilettes, celui de l’humiliation dernière. Une course absurde vers l’abîme – image de la vie –, où l’humour percutant d’Amélie Nothomb fait mouche à chaque ligne.« 

Acide Sulfurique (Amélie Nothomb) : Un roman glaçant où le voyeurisme et la téléréalité sont présentés sous leur jour le plus malsain.

« Vint le moment où la souffrance des autres ne leur suffit plus: il leur en fallut le spectacle.«