La patience du Diable – Maxime Chattam (éditions Albin Michel)

 

Résumé : « Le Mal peut-il contaminer ceux qui le traquent ?

Un go-fast pris en flag qui transporte bien pire que de la drogue… Deux ados qui tirent sur les passagers d’un TGV lancé à pleine vitesse… Des gens ordinaires découverts morts… de terreur. Le Diable mène le bal, le monde est devenu fou. Lieutenant à la Section de Recherche de Paris, Ludivine Vancker comprend bientôt qu’un fil sanglant relie ces faits divers. Rien ne pourra l’empêcher de remonter la piste à sa source. Aux racines de la peur. »

Encore une fois, Maxime Chattam nous emmène au cœur d’une enquête palpitante contre le Mal dans sa forme la plus diabolique. Si le roman, comme d’habitude, ne manque pas de rebondissements en tous genres, j’ai eu un peu plus de mal à y rentrer que d’habitude, trouvant quelques longueurs par moments. Cependant, une fois plongés avec Ludivine et ses coéquipiers, on ne lâche plus le livre, tournant les pages avec frénésie, avides de connaître la suite de l’histoire.

Le fond de l’histoire fait écho à une certaine forme de mal-être installé de nos jours, et un sentiment de ras-le-bol de la situation sociale qui nous entoure. Bien sûre le monde ne va pas si mal mais Maxime Chattam a une nouvelle fois su implanter son histoire de telle manière, que ça en devient effrayant de réalité. Et on se retrouve d’autant plus plongé au cœur de l’histoire. On s’imagine à ces endroits avec ces gens perdus, qui se retrouvent victime d’une folie, d’une frénésie meurtrière, d’une explosion du mal dans la société. Ici Chattam joue plus sur le sentiment d’angoisse psychologique que sur le trash qui caractérisait particulièrement La Conjuration Primitive.

Les personnages sont fidèles à ceux qu’on a connu et à qui on a pu s’attacher durant le roman précédent, incluant cependant de nouvelles têtes toutes aussi intéressantes, comme Guilhem par exemple, nouvel acolyte de Segnon et Ludivine. Cependant ce n’est pas réellement une suite de La Conjuration Primitive et peut se lire comme un one-shot. Comme d’habitude, les méchants sont de vrais méchants, tordus, cruels et sans pitié. On plonge au cœur du mal. Qui est d’ailleurs la ligne directrice de tout le roman.

On ne cesse, jusqu’à la fin, de se poser la question de la réelle présence du Diable à travers tous ces actes de violence. Pas du Diable physique bien sûr, mais d’une implantation en chacun, ne demandant qu’une situation de crise pour nous sauter au visage et avoir une emprise certaine sur le choix des actes qui suivront.

« Croyez vous le diable idiot, jeune femme ? S’il apparaissait sous une forme fantastique, témoignant de ses pouvoirs abominables, que se passerait-il d’après vous ? Le monde entier, face à la preuve irréfutable de son existence, prendrait garde, deviendrait vigilant et s’allierait pour lutter contre lui ! Alors tant qu’il agit dans l’ombre, insidieusement, en tirant les ficelles du mal subtilement, là il demeure une menace permanente, cachée, plus forte. Le diable est immortel, ne l’oubliez jamais ! Il a appris de ses erreur passées, il a vu notre monde évoluer et cela a probablement influencé en partie ses développements. Il est là, plus présent que jamais, fomentant le chaos, préparant notre chute et son avènement… Il sait qu’il a pour lui notre nature versatile, nos doutes et la direction qu’a prise notre société. Tout ce qu’il a faire, c’est semer ses graines et attendre. La patience du diable, mademoiselle, c’est sa meilleure arme contre nous ! […] Lorsque le mal s’insinue en l’homme, c’est un poison qui se distille, il n’est bientôt plus possible de le drainer. Tout ce qu’il faut faire, c’est l’écarter au plus vite des autres avant qu’il ne propage son propre venin. Le mal est contagieux, ma chère, et nous en sommes les porteurs. » (p250-251).

Comme d’habitude, un très bon thriller, qui nous promet plusieurs heures d’angoisses et quelques insomnies…

Conseils de lecture :

La Conjuration Primitive (Maxime Chattam) : De Paris à Québec en passant par la Pologne et l’Ecosse, Maxime Chattam nous plonge dans cette terrifiante Conjuration primitive au cœur des pires déviances de la nature humaine.

Résumé : « Et si seul le Mal pouvait combattre le Mal ?
Une véritable épidémie de meurtres ravage la France.
D’un endroit à l’autre, les scènes de crime semblent se répondre. Comme un langage ou un jeu.
Plusieurs tueurs sont-ils à l’œuvre ? Se connaissent-ils ?
Très vite, l’hexagone ne leur suffit plus : l’Europe entière devient l’enjeu de leur monstrueuse compétition.
Pour mettre fin à cette escalade de l’horreur, pour tenter de comprendre, une brigade pas tout à fait comme les autres, épaulée par un célèbre profiler.« 

Miserere (Jean-Christophe Grangé) :  Du pur Grangé, complexe, tourmenté, baroque. Un de ses meilleurs thrillers, peut-être le plus inquiétant, qui mêle enfance, torture (des bourreaux nazis aux bourreaux chiliens), expérimentations scientifiques ultimes et musique… (Babelio)

Résumé : « Ce sont des enfants.

Ils ont la pureté des diamants les plus parfaits.

Aucune ombre.

Aucune inclusion.

Aucune Faille.

Mais leur pureté est celle du Mal.« 

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